La Commission européenne dévoilera le paquet Omnibus le 26 février 2025, introduisant des réformes de la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD), de la directive sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises (CSDDD) et des réglementations sur la taxonomie. L'objectif de ce changement est de simplifier les obligations de reporting liées au développement durable, mais l'incertitude demeure.

Les propositions suscitent des débats dans toute l'UE, de nombreux pays exprimant leur position sur les changements clés ayant un impact sur les rapports ESG et les pratiques en matière de développement durable. Avant l'annonce des changements proposés, examinons ce que nous savons, y compris les positions des pays concernés, les changements potentiels et les implications qui en découleront.

Pays ayant transposé la directive sur les droits de l'homme dans leur législation nationale

À l'heure actuelle, seuls 15 des 27 États membres de l'UE ont entièrement transposé la directive sur les droits de l'homme dans leur législation nationale. L'Allemagne, la France et les Pays-Bas ont adopté une législation, tandis que la Suède et l'Italie sont sur le point de le faire. Cependant, des pays comme l'Espagne, la Pologne et la Grèce en sont encore au stade de la consultation, ce qui risque d'entraîner des délais de déclaration incohérents et une fragmentation de la réglementation.

Conséquences du non-respect des délais de transposition

Si les pays ne transposent pas le CSRD dans les délais impartis, ils s'exposent à des conséquences telles que

  • Procédures d'infraction : La Commission européenne peut engager des actions en justice contre les États qui ne se conforment pas à la directive, ce qui peut entraîner des amendes.
  • Insécurité juridique : les entreprises opérant dans des juridictions retardataires peuvent être confrontées à une certaine confusion quant à leurs obligations et aux délais.
  • Désavantages concurrentiels : Les entreprises des pays en conformité pourraient bénéficier d'un avantage sur le marché grâce à des cadres ESG bien établis.
  • Pression sur les chaînes d'approvisionnement multinationales : Les entreprises non européennes peuvent être confrontées à des exigences de reporting incohérentes de la part des clients de l'UE.

Positions des pays clés : Allemagne, France et Suède

Voyons ce que des pays clés comme l'Allemagne, la France et la Suède espèrent de ces changements imminents.

L'Allemagne : Pousser à des réductions de grande ampleur

  • Seuils de CSRD plus élevés : Il est proposé d'exclure la plupart des entreprises de taille moyenne (250-1 500 salariés, chiffre d'affaires < 1,5 milliard d'euros) et de limiter la déclaration aux grandes entreprises (1 000 salariés et plus, chiffre d'affaires < 450 millions d'euros), ce qui pourrait permettre d'exempter 40 000 entreprises.
  • Délai de mise en œuvre : Préconise un report de deux ans pour les entreprises de taille intermédiaire et les PME.
  • Plafonnement de la chaîne de valeur : Soutient la limitation des exigences en matière de déclaration des sous-traitants afin de protéger les PME.

France : Une approche équilibrée

  • Catégorie des valeurs moyennes : Recommande une norme dédiée aux valeurs moyennes (LSME) avec des informations ESG simplifiées.
  • S'oppose aux réductions du champ d'application : L'exclusion des valeurs moyennes pourrait augmenter la fragmentation des demandes d'informations ESG de la part des clients.
  • Normes sectorielles : Favorise l'adoption de normes sectorielles volontaires pendant 1 à 2 ans avant leur mise en œuvre obligatoire.

Suède : Accent mis sur la compétitivité des entreprises

  • Opposition aux retards : La Suède s'oppose au délai de deux ans proposé par l'Allemagne, en mettant l'accent sur la stabilité réglementaire pour les entreprises qui ont déjà investi dans la mise en conformité.
  • Pro-standardisation : Soutient la rationalisation des normes de reporting ESGafin de réduire les coûts et la complexité des rapports afin de réduire les coûts et la complexité des rapports.
  • Orientations sectorielles : La Suède est d'accord avec la France sur les normes sectorielles, mais préconise des orientations plus claires pour les PME.

Principaux changements attendus dans le paquet Omnibus

Bien que l'incertitude demeure, voici les principaux changements prévus dans le paquet Omnibus.

Modification du champ d'application de la CSRD

Le paquet Omnibus devrait introduire une nouvelle norme de déclaration pour les entreprises de taille moyenne (LSME) pour les entreprises de 250 à 1 500 employés. Il pourrait également relever les seuils pour les grandes entreprises, ce qui permettrait de s'aligner sur les exigences de la CSDD et de réduire le champ d'application global de la déclaration.

Retards de mise en œuvre

Un report de deux ans des obligations de déclaration pour les entreprises de taille moyenne et les PME est envisagé. En outre, la mise en œuvre progressive des normes d'assurance limitée pourrait être introduite pour réduire les charges de conformité pendant la période de transition initiale.

Plafonnement de la chaîne de valeur

Le paquet pourrait inclure des limites aux demandes excessives de données sur les sous-traitants, le maintien de la période de transition de trois ans pour les informations sur la chaîne de valeur et la réduction des pressions exercées sur les PME en matière d'information.

Rapports sectoriels

Des normes sectorielles volontaires sont prévues pendant la phase de transition, ce qui permettra aux entreprises de tester et de s'adapter avant que les exigences sectorielles ne deviennent obligatoires.

Ajustements de la directive sur la responsabilité sociale des entreprises

L'Omnibus devrait conserver les seuils actuels de la directive sur le développement durable, tout en fournissant des orientations supplémentaires sur les exigences relatives aux plans de transition climatique. En outre, il pourrait favoriser l'alignement entre les normes de la CDD et de la DCDR afin d'assurer la cohérence des rapports sur le développement durable.

Implications générales

  • Entreprises à moyenne capitalisation : Bien que les rapports puissent être simplifiés, elles pourraient être confrontées à des demandes indirectes de rapports ESG de la part de leurs partenaires commerciaux.
  • Grandes entreprises : Les obligations demeurent, mais les normes d'assurance progressive peuvent faciliter les efforts de mise en conformité.
  • PME : Les obligations formelles de reporting sont réduites, mais les informations sur la chaîne de valeur peuvent encore nécessiter une participation ESG.

Impact sur les entreprises non européennes

  • Contrôle de la chaîne de valeur : Les fournisseurs non européens des chaînes de valeur européennes pourraient être confrontés à des demandes accrues de données ESG, ce qui les obligerait à produire des rapports solides sur le développement durable pour conserver leurs contrats.
  • Obligations de reporting plus larges : Les entreprises non européennes ayant des activités significatives dans l'UE peuvent être soumises aux exigences du CSRD si leur chiffre d'affaires dans l'UE dépasse les seuils fixés.
  • Influence des normes sectorielles : Les entreprises internationales opérant dans des secteurs réglementés (par exemple, l'énergie, la finance) peuvent être soumises à une pression croissante pour s'aligner sur les normes de l'UE afin d'obtenir des partenariats transfrontaliers.
  • Rapports au niveau du groupe : Les entreprises non européennes possédant des filiales dans l'UE pourraient être tenues d'élaborer des plans de transition climatique complets à l'échelle du groupe.

Comment se préparer aux implications mondiales

Le paquet Omnibus marque un tournant décisif dans les rapports de développement durable de l'UE, en favorisant la transparence et la normalisation dans tous les secteurs d'activité. Sa portée s'étendra au-delà de l'UE, façonnant les attentes ESG mondiales et Prophix peut aider les entreprises à naviguer facilement dans ces implications mondiales. En centralisant les données ESG provenant de plusieurs systèmes et en automatisant les processus de consolidation, Prophix garantit la conformité avec les normes européennes en constante évolution tout en réduisant les charges administratives. Ses analyses avancées et ses tableaux de bord interactifs fournissent des informations exploitables, permettant aux organisations de s'aligner sur les attentes ESG mondiales et de conserver un avantage concurrentiel sur un marché de plus en plus axé sur le développement durable.

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